Les choses peuvent dégénérer très rapidement.
Les responsables de la sécurité devraient opérer en partant du principe que le massacre de vendredi soir conduirait à des attaques imitées, ce qui était déjà perceptible lors de la fusillade de samedi matin près du mur Occidental.
L’attaque de Jérusalem vendredi soir est l’un de ces événements qui pourraient changer la donne, pas seulement en raison du nombre assez élevé de victimes et du fait qu’elle a été perpétrée dans une synagogue de Jérusalem le Shabbat. Son importance réside dans le fait qu’elle pourrait mettre en scène le récit selon lequel l’escalade vis-à-vis des Palestiniens est désormais un scénario très réel et s’accompagne d’une volatilité particulière.
Les médias palestiniens ont rapporté que l’attaque l’était en représailles à l’opération antiterroriste israélienne à Jénine jeudi, au cours de laquelle plusieurs terroristes ont été éliminés. S’il est trop tôt pour lier ces deux événements, les enquêteurs devront maintenant voir si l’attaquant était affilié de quelque manière que ce soit au Jihad islamique palestinien, qui était la cible de l’opération de jeudi. Si cela s’avère être le cas, Israël sera confronté à un véritable dilemme quant à la façon dont il pourrait réagir. Les quartiers généraux du JIP sont à Gaza et à Damas, où toute opération israélienne aurait des répercussions profondes.
Les responsables de la sécurité n’avaient aucune information exploitable sur l’agresseur du vendredi soir, qui était un résident de Jérusalem et avait donc une carte d’identité israélienne qui lui permettait de se déplacer librement à l’intérieur même d’Israël. C’est un point critique à garder à l’esprit car il souligne la réalité complexe de la capitale : quelque 300 000 Palestiniens vivent dans la ville, mais Israël ne fera rien pour s’occuper de leur statut parce qu’il veut garder la ville unie, même si nombre d’entre eux sont des partisans déclarés des terroristes.
Cette question dominera très probablement les discussions entre les responsables de la sécurité dans les prochains jours. Les députés de droite exigeront probablement une action ferme, bien qu’Israël ait du mal à poursuivre dans cette voie à moins qu’il ne puisse prouver que l’attaque a été orchestrée et financée depuis la bande de Gaza ou la Syrie, surtout s’il s’avère que c’est l’œuvre de un loup solitaire qui n’avait pas coordonné ses mouvements avec diverses autres entités.
Mais en mettant de côté la question de savoir comment réagir immédiatement après, on craint que cette attaque ne conduise sur une voie claire d’escalade avec les Palestiniens. L’année écoulée a été remplie d’attentats terroristes en Judée-Samarie, principalement dans le nord de la Samarie, et Israël a dû intensifier ses opérations antiterroristes. Quelque 150 Palestiniens ont été tués en 2022 dans ces opérations, ainsi que 30 autres depuis le nouvel an. Cela a conduit au mécontentement dans la rue palestinienne, beaucoup exigeant que l’Autorité palestinienne agisse. L’un des résultats de cela est la déclaration de l’AP selon laquelle elle coupait les liens avec les responsables de la sécurité israéliens.
Les responsables de la sécurité devraient opérer en partant du principe que le massacre de vendredi soir conduirait à des attaques imitées, ce qui était déjà perceptible lors de la fusillade de samedi matin près du mur Occidental. C’est pourquoi il y aura probablement une augmentation importante des troupes et des officiers dans la capitale ou peut-être même à travers la Judée et la Samarie (en plus du bataillon supplémentaire qui a été récemment envoyé là-bas à la suite de l’opération de Jénine). En conséquence, nous nous dirigeons probablement vers plus d’incidents et plus de victimes, ce qui pourrait conduire à plus de violence et d’escalade.
Comme c’est généralement le cas, certains sur la scène internationale travailleront à la désescalade, principalement les États-Unis, aux côtés de l’UE, de la Jordanie et de l’Égypte. Mais la mesure dans laquelle ils peuvent atteindre leur objectif est limitée en raison du relâchement de l’emprise de l’Autorité palestinienne sur la situation, qui ne fera qu’empirer selon les analystes du renseignement.
Extraits – Source : israelhayom.com Par Yoav Limor
https://www.israelhayom.com/2023/01/28/weekend-of-terror-means-things-can-escalate-very-quickly/