Des documents manuscrits attribués à Yahya Sinwar révèlent les stratégies du Hamas concernant les otages
Le journal palestinien Al-Quds a récemment publié des documents manuscrits, attribués à Yahya Sinwar, le leader du Hamas tué lors d’une attaque israélienne. Ces textes, datés d’octobre 2023, détaillent les directives strictes données aux gardiens des otages capturés lors de l’incursion sanglante menée par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre.
L’un des points centraux abordés dans ces documents est l’importance des otages pour le Hamas en tant qu’atout stratégique. Le premier manuscrit souligne l’obligation de préserver la vie des prisonniers israéliens, qualifiés de « monnaie d’échange précieuse ». Le texte se réfère à des versets du Coran pour justifier cette responsabilité, en vue de négocier la libération des détenus palestiniens incarcérés en Israël, souvent pour des raisons liées à la sécurité nationale.
Le second document, quant à lui, fournit des informations détaillées sur la répartition géographique de 112 otages non identifiés retenus à Gaza. Ceux-ci sont répartis dans différentes régions : Gaza City, le centre de la bande de Gaza et Rafah. Les otages sont classés selon leur âge, leur sexe et leur statut (soldats ou civils), et le texte mentionne également la détention de plusieurs bédouins, dont un père et ses enfants, dont certains avaient été libérés lors d’une trêve en novembre.
Le troisième document fait état de la libération de onze femmes otages pendant une trêve, la majorité d’entre elles ayant été relâchées durant une semaine d’accalmie en novembre. Les détails sur ces otages incluent leur nom, âge et nationalité, soulignant ainsi la dimension internationale de cette crise.
Ces révélations éclairent la stratégie du Hamas, qui utilise les otages non seulement comme un levier politique, mais aussi comme un moyen de renforcer sa position dans les négociations avec Israël. À ce jour, il est estimé que 97 des 251 otages capturés lors de l’attaque du 7 octobre se trouvent encore à Gaza, parmi eux, les corps d’au moins 34 personnes décédées.
Depuis cette période, le Hamas a relâché 105 civils durant la trêve de fin novembre, tandis que huit autres otages ont été libérés grâce à des opérations militaires israéliennes. Ces faits mettent en lumière une réalité tragique et complexe, où les otages deviennent des pions dans un conflit long et dévastateur.
En conclusion, les documents supposément rédigés par Sinwar illustrent l’approche stratégique du Hamas dans la gestion des otages, soulignant leur valeur en tant qu’outil de négociation dans le cadre du conflit israélo-palestinien.
David Lévy