Eilat : un havre de solidarité pour les réfugiés israéliens en temps de crise

Située dans le désert du Néguev, à l’extrême sud d’Israël, la ville d’Eilat, qui est généralement considérée comme une destination touristique prisée, connaît actuellement une transformation inattendue. En cette période de conflit intense, cette station balnéaire pittoresque au bord de la mer Rouge a ouvert ses portes pour accueillir un nombre sans précédent de réfugiés israéliens déplacés à l’intérieur du pays.

Depuis le 7 octobre, plus de 500 000 Israéliens ont été contraints de fuir leur domicile en raison du conflit en cours, principalement en raison des attaques du Hamas. La plupart de ces réfugiés sont des civils qui ont fui les violences meurtrières, tandis que d’autres ont été évacués par les Forces de Défense Israéliennes (FDI) le long de la frontière de Gaza, en réponse aux menaces d’attaques potentielles. En outre, certaines régions du nord d’Israël ont été touchées, exacerbant encore davantage le problème des déplacements internes.

Eilat, une ville d’une taille modeste, a ouvert ses portes pour accueillir ces personnes déplacées, ce qui a considérablement élargi sa population. En effet, environ 70 000 civils déplacés, soit plus du double de sa population habituelle, ont trouvé refuge dans cette station balnéaire. Toutefois, contrairement à l’ambiance estivale habituelle, les rues sont empreintes d’une atmosphère plus sombre.

Le maire d’Eilat, Eli Lankri, explique que les réfugiés ne sont pas venus pour profiter de la ville en tant que destination touristique. Au contraire, la ville s’est mobilisée pour répondre à leurs besoins, notamment en fournissant une aide humanitaire essentielle. À cette fin, 26 centres d’aide humanitaire ont été mis en place, dont certains sont gérés par des volontaires locaux. De plus, l’éducation des milliers d’enfants déplacés a été prise en charge, ces derniers ayant été intégrés dans le système scolaire de la ville. La construction d’une école spéciale est en cours, et des jardins d’enfants temporaires ont été aménagés pour assurer leur bien-être.

Le maire Lankri souligne l’engagement de la ville à soutenir les réfugiés, quel que soit le temps nécessaire pour le faire. La ville a également pris des mesures pour offrir un soutien en santé mentale, consciente des traumatismes vécus par de nombreux réfugiés.

De nombreux bénévoles se sont mobilisés pour apporter leur aide. Par exemple, Sima Matok, une coiffeuse à la retraite, a consacré son temps à coiffer les femmes traumatisées, apportant ainsi un peu de réconfort. L’hôtel Isrotel Yam Suf est devenu un refuge pour de nombreuses personnes déplacées, dont la plupart viennent du kibboutz Nir Oz, durement touché par les attaques du Hamas.

D’autres hôtels ont également rouvert leurs portes pour accueillir les réfugiés. Des dizaines de personnes se sont mobilisées pour nettoyer et préparer les installations dans un temps record. Des bénévoles, comme Romi Younger, une étudiante en pré-médecine, ont consacré de longues heures pour fournir un soutien et des services aux réfugiés, devenant ainsi un exemple de la solidarité et de l’entraide qui ont émergé dans la région.

Cependant, malgré ces efforts impressionnants, il reste encore beaucoup à faire pour répondre aux besoins croissants des réfugiés. Le maire Lankri souligne que de nouvelles vagues de déplacés pourraient encore arriver, ce qui nécessitera de préparer des systèmes d’urgence pour faire face à la situation. La solidarité et la détermination de la ville sont indéniables, mais le chemin à parcourir reste long.

La ville d’Eilat a fait preuve d’une générosité remarquable en accueillant des milliers de réfugiés israéliens déplacés. Alors que les défis sont nombreux, l’unité et la solidarité de la communauté locale sont des atouts précieux pour faire face à cette crise humanitaire et aider les réfugiés à reconstruire leur vie. Malgré les obstacles à venir, la détermination de la ville d’Eilat à soutenir les réfugiés reste intacte, faisant preuve d’une solidarité exemplaire dans des temps difficiles.

Déborah Tolédano