Que faire après le stupéfiant retrait du sud de Gaza ?
Israël à la croisée des chemins dans sa stratégie face au Hamas
Après des mois d’une campagne militaire intense dans la bande de Gaza, Israël se retrouve à un tournant stratégique dans sa confrontation avec le Hamas. Le retrait soudain des forces israéliennes de la ville clé de Khan Yunes, bastion du mouvement islamiste palestinien, marque un changement de cap majeur dans l’approche adoptée jusqu’à présent.
L’objectif initial était clair : exercer une pression maximale sur le Hamas dans son fief de Khan Yunes, berceau de ses plus hauts dirigeants comme Yahya Sinwar et Mohammad Deif. En contrôlant cette ville stratégique abritant un vaste réseau de tunnels, Tsahal espérait acculer le groupe armé à libérer les otages israéliens détenus.
Pourtant, contre toute attente, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ordonné le désengagement de Khan Yunes, semblant ainsi admettre l’échec de cette stratégie d’étranglement. Une décision qualifiée de « stupéfiante » par certains analystes, tant elle représente un revirement radical.
Désormais, Israël doit revoir sa copie. Deux options se dessinent : concevoir une nouvelle approche ou bien faire des concessions substantielles au Hamas pour recouvrer ses citoyens captifs. L’une des pistes envisagées serait d’intensifier les opérations autour de Rafah, à la frontière égyptienne, dans l’espoir de faire plier le mouvement palestinien.
Cependant, ce virage stratégique semble également avoir été dicté par les pressions américaines. En l’espace de quelques jours, à la suite d’un appel entre Biden et Netanyahu, Israël a rouvert des points de passage humanitaires, licencié des officiers controversés et quitté Khan Yunes. Des gestes interprétés comme des concessions visant à apaiser Washington.
Le dilemme est désormais de taille pour Jérusalem. Faut-il persévérer dans une offensive risquée mais potentiellement décisive à Rafah ? Ou bien céder aux injonctions américaines en concluant un accord, au risque d’affaiblir sa position face au Hamas ? Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer l’issue de ce bras de fer à hauts enjeux.
Entre regain d’influence du Hamas au sud de Gaza et sort incertain des otages, le temps presse. Israël doit rapidement clarifier ses intentions, tiraillé entre impératifs sécuritaires et contraintes diplomatiques. Une équation complexe dont la résolution déterminera l’avenir du conflit avec les palestiniens.
David Lévy
L’embargo de 67 de De Gaulle a eu pour effet bénéfique d’obliger Israël à développer sa propre industrie lourde militaire. Aujourd’hui, Israël va devoir élargir cette industrie afin de minorer son dépendance militaire. Quand on a 150000 missiles et autres dirigés vers son territoire et son peuple, on est évidement en état de guerre. Israël n’a pas le choix que de continuer une guerre de commandos »discrète » mais qui devrait s’avérer efficace ce que sait faire Tsahal.