L’opération d’élimination de Nasrallah : Une coordination stratégique entre renseignement et armée de l’air
L’élimination de Hassan Nasrallah, figure emblématique du Hezbollah, marque un tournant dans la stratégie militaire israélienne. Selon le général de brigade Amichai Levine, nouveau commandant de la base aérienne de Hatzerim, cette opération, longuement planifiée, a exigé des compétences d’élite et une coordination exceptionnelle entre les services de renseignement et l’armée de l’air israélienne (IAF). Voici un aperçu détaillé des étapes et des capacités mises en œuvre pour réussir cette mission.
L’opération visant à frapper Nasrallah ainsi que d’autres hauts dirigeants du Hezbollah, comme Ali Karaki, nécessitait une précision hors norme. Les cibles se trouvaient profondément enfouies dans des abris souterrains à Beyrouth, rendant la tâche particulièrement complexe. La coordination entre les unités de renseignement et l’IAF a permis de garantir que la frappe resterait inaperçue jusqu’au dernier moment, empêchant ainsi toute fuite des responsables visés.
Le général de brigade Levine a salué le travail sans faille des équipes techniques et opérationnelles, qui ont assuré la préparation méticuleuse des avions et des munitions. Lors de l’opération, une centaine de munitions ont été utilisées, larguées avec une précision extrême toutes les deux secondes par les bombardiers. « L’opération a parfaitement réussi », a-t-il affirmé, soulignant l’exécution sans accroc et le professionnalisme des équipes.
L’escadron 69, surnommé « Hammers », a joué un rôle crucial dans cette mission. Composé à la fois de pilotes réguliers et de réservistes, cet escadron est réputé pour ses opérations stratégiques au Moyen-Orient, notamment au Liban et en Syrie. Malgré les tensions internes en Israël liées aux manifestations contre la réforme judiciaire, Levine a réitéré que les membres de cet escadron restent entièrement dévoués à la défense du pays. « Cinquante pour cent des combattants de l’escadron sont des réservistes, et leur engagement est indéniable », a-t-il souligné.
Le lieutenant-colonel M., commandant de l’escadron 69, a également exprimé sa fierté face à la réussite de la mission. Âgés de 23 à 50 ans, les membres de l’escadron, réguliers et réservistes confondus, ont participé à cette opération majeure, prouvant la synergie et la détermination de leurs équipes.
Au-delà de l’élimination de Nasrallah, cette opération s’inscrit dans une stratégie plus large visant à affaiblir les capacités du Hezbollah et à protéger les intérêts sécuritaires d’Israël. Comme l’a expliqué Levine, les trois objectifs principaux de l’armée israélienne restent le retour des otages, la destruction du Hamas et la sécurisation des régions du Nord d’Israël.
L’impact de cette frappe dépasse les frontières immédiates, car Nasrallah était l’une des figures les plus influentes de l’axe chiite. Son élimination constitue un coup dur pour le Hezbollah et pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble de la région. « Cette opération rapproche Tsahal de la réalisation de ses objectifs de guerre », a déclaré Levine.
L’un des plus grands défis de l’opération résidait dans la nécessité d’obtenir des renseignements précis pour localiser et frapper les dirigeants ennemis tout en s’assurant qu’ils ne puissent pas s’échapper. Levine a souligné le rôle des jeunes officiers dans la mise en œuvre de solutions créatives pour tromper les cibles et garantir la réussite des frappes. Il a également mentionné la menace constante des missiles sol-air au Liban, qui a été efficacement neutralisée par des attaques ciblées.
Enfin, Levine a rendu hommage à son prédécesseur, le général de brigade Guy Davidson, pour son rôle dans la transformation de la base aérienne de Hatzerim en une « machine de guerre bien huilée ». Grâce à cette infrastructure et à la collaboration exceptionnelle entre les unités, l’armée israélienne a pu frapper au cœur même du Hezbollah avec une efficacité redoutable.
L’élimination de Hassan Nasrallah, fruit d’une collaboration sans faille entre les services de renseignement et l’armée de l’air israélienne, représente une victoire majeure pour Israël. L’impact de cette opération stratégique résonnera bien au-delà du Liban, fragilisant le Hezbollah et renforçant les positions israéliennes dans la région. Toutefois, comme l’a rappelé Levine, des défis subsistent, et l’objectif ultime de Tsahal reste la sécurité à long terme d’Israël et de ses citoyens.
David Lévy
Article écrit depuis Israël après Chabbat
