Polémique ;
les centres commerciaux doivent ils faire grève ?
La chaîne de centres commerciaux BIG a finalement annoncé qu’elle n’obligerait pas les magasins de ses locaux à faire grève mardi, comme cela avait été initialement prévu, selon Reshet Bet. Cette décision fait suite aux critiques des politiciens de droite et au manque d’enthousiasme des commerçants pour se joindre à la mobilisation contre la réforme du système judiciaire. La direction de BIG a déclaré lundi qu’elle ne forcerait pas les entreprises de vente au détail à faire grève.
Hier, le réseau avait pourtant annoncé qu’il participerait aux protestations en faveur de la réforme et fermerait ses succursales si la loi visant à réduire la clause de raisonnabilité était adoptée en première lecture à la Knesset. Cela avait suscité des réactions mitigées, avec des appels au boycott de BIG de la part de certains politiciens de droite, dont Almog Cohen, député de l’union Otzma Yehudit, qui avait qualifié la direction de BIG de « bande de porcs ». Les opposants à la réforme, notamment parmi les grandes entreprises de la haute technologie, avaient promis de transférer des fonds en guise de compensation.
Face à cette situation, la chaîne de supermarchés Shufersal et Rami Levi ont annoncé qu’elles ne se joindraient pas à la grève, tandis que les propriétaires de magasins, y compris ceux du centre commercial de Beit Shemesh, ont déclaré qu’ils ouvriraient leurs portes mardi.
Le PDG de BIG, Haya Galis, avait fait l’objet de manifestations devant sa résidence à Tel Aviv organisées par le mouvement de droite Im Tirtzu. Cette agitation politique a eu un impact sur les actions de BIG, qui ont chuté de près de 3%. En réponse à ces événements, des dizaines d’entreprises de haute technologie et de start-ups ont annoncé qu’elles transféreraient leur budget d’achat spécifiquement aux magasins opérant dans les complexes BIG, tandis que d’autres appelaient au boycott de la chaîne.
Malgré tout, la direction de BIG a affirmé qu’elle ne forcerait pas les magasins à faire grève et qu’elle respecterait les souhaits des locataires qui souhaitent ouvrir leurs boutiques. Toutefois, la chaîne maintient sa décision de fermer ses centres commerciaux en signe de protestation contre l’avancée de la réforme judiciaire. Les magasins qui participeront à la fermeture ne paieront pas de loyer pour cette journée.
La situation reste tendue et le débat politique fait rage autour de BIG et de son engagement dans le mouvement de mobilisation contre la réforme. Les prochaines actions et réactions des différentes parties prenantes seront cruciales pour l’avenir de la chaîne de centres commerciaux et son positionnement au sein du paysage politique israélien.
Déborah Tolédano