Affaire du viol collectif d’Eilat : le tribunal de Beersheba condamne les huit derniers accusés
Le tribunal de Beersheba a clôturé un chapitre dramatique de l’affaire du viol collectif d’Eilat, en prononçant des peines de prison pour huit autres accusés ce lundi. Cette affaire, qui remonte à trois ans et demi, a choqué l’opinion publique israélienne et relancé le débat sur la violence sexuelle et la responsabilité collective face à ces crimes.
Parmi les condamnés, Isi Rafilov, 27 ans, et Ilizir Meirov, 26 ans, désignés comme les meneurs de l’agression, avaient déjà écopé de lourdes peines en février dernier : Rafilov a été condamné à 22 ans de prison, avec une amende de 200 000 NIS, et Meirov à 14 ans de réclusion et une amende de 100 000 NIS. Les deux hommes ont été jugés pour viol collectif, complicité de viol, et atteinte à la vie privée.
Lundi, le tribunal a condamné les huit autres accusés impliqués dans l’agression, la plupart mineurs au moment des faits. Les frères jumeaux de 17 ans à l’époque ont reçu chacun huit ans et demi de prison et devront verser 70 000 NIS à la victime. D’autres complices, âgés de 17 à 19 ans au moment des faits, ont été condamnés à des peines allant de quatre à sept ans de prison, avec des indemnités comprises entre 10 000 et 50 000 NIS.
La victime, âgée de 16 ans au moment des faits, avait rejoint une soirée entre amis dans un hôtel d’Eilat. C’est là qu’Isi Rafilov et Ilizir Meirov l’ont approchée, se présentant comme formés en secourisme pour profiter de son état de faiblesse après qu’elle ait consommé de l’alcool. En prétextant vouloir l’aider, ils ont persuadé ses amis de la laisser seule avec eux, les rassurant faussement. Par la suite, ils ont abusé de la jeune fille et ont même filmé leurs actes.
Les deux meneurs ont ensuite encouragé d’autres jeunes à entrer dans la pièce et à participer aux abus. Plusieurs hommes sont ainsi venus tour à tour dans la chambre pour assister à l’agression, certains riant, d’autres applaudissant sans intervenir.
L’affaire a éclaté lorsque Rafilov, après les faits, a contacté la victime en évoquant les vidéos de l’agression. Celle-ci a alors dénoncé les faits aux autorités, ce qui a déclenché une enquête qui a conduit à l’arrestation de onze personnes. Dans leur jugement, les juges, sous la présidence de Yael Raz Levy, ont décrit le drame de cette jeune fille « joyeuse et insouciante », dont la vie a été brisée en l’espace d’une heure par une violence insoutenable.
Le verdict marque un tournant, tant pour les victimes de violence sexuelle que pour les témoins passifs de ces actes. En condamnant les agresseurs mais aussi ceux qui n’ont rien fait pour empêcher l’agression, la justice envoie un message fort sur la responsabilité de chacun.
Ce jugement clôture un long processus judiciaire, mais il rappelle aussi l’urgence d’une vigilance collective pour prévenir de telles tragédies.
David Lévy