L’Iran a «accepté la chute d’Assad», les dirigeants mondiaux saluent la chute du régime «brutal»
L’Iran et la Syrie : l’axe de résistance en mutation face à la chute d’Assad
Un document interne révélé par le New York Times laisse entrevoir un bouleversement majeur au sein des alliances stratégiques au Moyen-Orient : l’Iran semblerait accepter la fin du régime de Bachar al-Assad, marquant un tournant dans sa politique régionale. Cet apparent désengagement met en lumière les défis croissants pour l’axe de résistance iranien, qui inclut des alliés comme le Hezbollah, le Hamas, et diverses milices pro-iraniennes.
Depuis des décennies, Téhéran a soutenu fermement le régime syrien, faisant de la Syrie un pilier central de son influence au Moyen-Orient. Ce soutien a permis à l’Iran d’utiliser le territoire syrien comme un corridor stratégique pour approvisionner le Hezbollah en armements. Cependant, des signes de distanciation émergent alors que le régime Assad vacille face aux pressions internes et externes.
Selon le rapport, l’Iran semble abandonner un investissement de quarante ans en Syrie. Cet éloignement serait lié à une fatigue stratégique et à des revers récents, qui affaiblissent le réseau d’influence iranien dans la région.
Cette évolution a suscité des réactions diverses à l’échelle internationale. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré : « La Syrie est à un tournant décisif, où son peuple doit reprendre les rênes de son avenir. Nous devons éviter tout esprit de vengeance et privilégier une approche inclusive. » Il a également averti contre la montée en puissance de groupes terroristes, notamment liés au PKK, qui pourraient exploiter ce vide politique.
De son côté, le Qatar a insisté sur l’importance de préserver l’unité territoriale syrienne, tout en restant en communication étroite avec ses partenaires régionaux. L’Arabie saoudite et l’Égypte ont également plaidé pour une stabilisation rapide de la situation, avec un accent particulier sur le maintien des institutions nationales.
En Occident, les leaders soulignent l’urgence d’une transition politique respectant les droits de toutes les communautés syriennes. Le président français Emmanuel Macron a salué la chute d’Assad comme « un pas vers la fin d’un régime barbare ». Angela Rayner, vice-première ministre britannique, a appelé à une solution politique équilibrée et centrée sur le bien-être du peuple syrien.
Aux États-Unis, l’administration Biden a réaffirmé son engagement à éviter une résurgence de l’État islamique dans l’est de la Syrie tout en surveillant étroitement les événements. Le président élu Donald Trump a pour sa part ironisé sur l’affaiblissement de la Russie et de l’Iran, soulignant leur incapacité à protéger Assad.
Dans ce contexte, la fin possible du régime Assad ouvre une phase d’incertitude pour la Syrie et ses voisins. Les appels à une transition inclusive se multiplient, avec une attention particulière portée à la protection des minorités religieuses et ethniques.
L’effondrement du régime syrien marquerait non seulement un tournant pour le pays, mais aussi pour les équilibres géopolitiques au Moyen-Orient, redéfinissant le rôle des grandes puissances et des acteurs régionaux dans cette zone cruciale.
David Lévy