L’intelligence derrière la détection des tunnels de Gaza : Une approche sur le terrain
Depuis le 7 octobre, le Laboratoire technologique de l’armée israélienne a joué un rôle essentiel dans la détection et la destruction des tunnels du Hamas à Gaza. Cette opération, baptisée Iron Swords, a marqué un tournant important en introduisant une participation directe des équipes de recherche sur le terrain, une première dans l’histoire de cette unité.
Ce laboratoire, connu sous le nom de Laboratoire technologique de détection et de localisation des tunnels, appartient à la Division de Gaza et à la Brigade technologique et logistique. Les chercheurs de cette unité sont chargés de surveiller l’évolution des tunnels souterrains à Gaza, en particulier ceux qui représentent une menace potentielle pour le territoire israélien.
Le sergent T’, un combattant et chercheur au sein de cette équipe, a partagé ses réflexions sur les défis auxquels ils sont confrontés. « Le 7 octobre, nous avons échoué à protéger les civils, mais nous avons immédiatement compris l’importance de nous redresser et d’assurer la sécurité d’Israël », a-t-il déclaré. Cette unité a donc redoublé d’efforts pour localiser les tunnels grâce à une analyse approfondie des données collectées à Gaza.
Le processus de détection des tunnels est particulièrement complexe, nécessitant une grande précision. Les équipes doivent savoir exactement où creuser pour éviter tout faux pas. « Le creusement de tunnels est une tâche délicate, réalisée à l’aide d’équipements de forage sophistiqués. C’est là que notre expertise entre en jeu », explique le sergent T’.
Bien que cette unité soit en activité depuis près de dix ans, c’est la première fois, lors de l’opération Iron Swords, qu’elle a été déployée directement sur le terrain. « Quand les soldats ont découvert les tunnels de leurs propres yeux, nous avons compris que notre place était à leurs côtés », a affirmé le sergent T’.
Pendant des mois, les chercheurs ont accompagné les troupes à travers Gaza, localisant avec précision les points où les forces spéciales devaient intervenir. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les frappes sur les tunnels ne sont pas des actions aléatoires. Elles reposent sur des calculs mathématiques précis et une interprétation rigoureuse des données récoltées.
« Cette combinaison de compétences est rare dans l’armée », souligne le sergent T’. « Un moment, vous êtes en plein cœur du champ de bataille, et l’instant d’après, vous êtes dans un bunker, à résoudre des équations d’algèbre linéaire. »
Un des moments les plus marquants pour le sergent T’ a été la découverte d’une infrastructure souterraine sous le siège de l’UNRWA, une agence de l’ONU. Selon lui, cette structure abritait des moyens de renseignement militaire du Hamas. Cette découverte a permis d’établir un lien direct entre un bâtiment apparemment anodin et l’organisation terroriste, une révélation qu’il juge « incroyable ».
Cet épisode met en lumière le rôle crucial de cette unité non seulement dans la guerre sur le terrain, mais aussi dans la guerre de l’information, en révélant des connexions cachées et en rendant visibles les menaces invisibles qui pèsent sur la région.
Déborah Tolédano