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Les municipalités israéliennes menacent d’une grève générale

Les municipalités israéliennes menacent d’une grève générale face au plan de taxe municipale

Des tensions entre les dirigeants des autorités locales et les responsables gouvernementaux, concernant ce qui est connu sous le nom de « Fonds Arnona », ont éclaté dimanche. Les municipalités et les autorités locales de toute l’Israël ont menacé d’entrer en grève à partir de lundi, en raison du plan du gouvernement visant à créer un fonds à partir des revenus des municipalités les plus riches afin d’aider les plus pauvres, a annoncé Haim Bibas, président de la Fédération des autorités locales d’Israël, dimanche.

Le conflit, qui couvait depuis des semaines, a éclaté malgré les rapports jeudi dernier faisant état d’un accord entre Bibas et le ministre des Finances, Bezalel Smotrich.

Le but de ce fonds est de réduire les prix de l’immobilier. Selon la législation israélienne, les biens immobiliers commerciaux paient des taxes municipales plus élevées que les biens résidentiels, incitant ainsi les villes à allouer des terrains à la construction commerciale. Cela réduit l’offre de logements résidentiels et fait augmenter les prix. Le nouveau fonds prévoit de prélever une partie des revenus des municipalités aisées provenant de leurs taxes sur l’immobilier commercial, puis de réallouer ces fonds aux municipalités plus pauvres pour chaque unité de logement qu’elles construisent. Ainsi, le gouvernement espère inciter tant les villes riches que les villes pauvres à investir dans le logement plutôt que dans l’immobilier commercial, augmentant ainsi l’offre de logements et, éventuellement, réduisant les prix des logements.

Les députés de l’opposition et plusieurs maires et dirigeants des autorités locales se sont vivement opposés à ce plan ces dernières semaines, pour diverses raisons. Tout d’abord, ils craignent que le ministère des Finances n’utilise les fonds à d’autres fins ou les utilise comme garantie pour d’autres dépenses. Les gouvernements israéliens ont déjà agi ainsi dans des cas similaires par le passé.

Deuxièmement, ce plan incite les villes pauvres à construire des logements plutôt que des biens immobiliers commerciaux, réduisant ainsi les incitations à créer de nouveaux centres d’affaires et parcs industriels dans les zones périphériques ou défavorisées.

Troisièmement, ce fonds risque de discriminer de facto les villes et les localités arabes, car elles souffrent d’un manque de planification urbaine et, par conséquent, d’un manque de construction – elles recevront donc moins de fonds.

Enfin, les autorités locales en Cisjordanie seraient exemptées de l’obligation d’allouer une partie de leurs revenus au fonds en raison de problèmes juridiques liés au statut de la Cisjordanie.

Bibas a expliqué devant le Comité des finances de la Knesset dimanche matin qu’il avait accepté une version atténuée du plan la semaine dernière uniquement parce qu’il se sentait acculé, alors que le fonds, qui fait partie de la loi sur les arrangements économiques accompagnant le budget, était sur le point d’être approuvé par le comité. Cependant, il s’oppose fermement au plan et a finalement retiré son accord, annonçant ainsi la grève.

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a répliqué en attaquant Bibas dans une déclaration dimanche après-midi, affirmant qu’il s’était « soumis à ses amis des puissantes autorités locales » et n’avait pas eu le « courage » de respecter l’accord qu’il avait signé.

Selon Smotrich, le fonds permettrait de créer un « système juste » visant à compenser l’avantage « attrayant » dont jouissent les autorités des régions centrales du pays par rapport à celles de la périphérie. Il a également affirmé que les craintes selon lesquelles le ministère des Finances utiliserait les fonds à d’autres fins étaient un « mensonge absolu », car la loi stipule clairement que « pas un seul shekel » ne restera dans les caisses de l’État, et tout solde éventuel sera restitué aux villes d’origine.

La dirigeante du parti travailliste, MK Merav Michaeli, a annoncé son soutien à la grève, déclarant dans une vidéo : « Je suis aux côtés des dirigeants des autorités locales dans leur décision justifiée de déclencher une grève dans les municipalités demain. Ce gouvernement avide ne peut pas s’arrêter de pressurer le public dans sa tentative de consolider son pouvoir et de distribuer des pots-de-vin politiques. Cette fois, ils veulent le faire par le biais des mairies. Il n’est pas surprenant que les maires de gauche et de droite s’opposent à ce coup de force. Nous ne permettrons pas à ce gouvernement porcin de le faire passer. »

Des activistes étudiants et d’autres manifestants ont également exprimé leur opposition au fonds lors d’une manifestation devant la Knesset, soulignant que celui-ci « vise à concentrer un pouvoir énorme entre les mains du gouvernement ». Ils ont déclaré que malgré le retard présumé de la réforme judiciaire du gouvernement, cette coalition cherche toujours à renforcer son pouvoir en détournant les ressources et en acquérant un pouvoir incontrôlé pour le gouvernement et ses alliés.

La situation reste tendue entre les autorités locales et le gouvernement, et il est à espérer que des discussions et des négociations pourront avoir lieu afin de trouver un compromis satisfaisant pour toutes les parties concernées.

Déborah Tolédano

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