Les élèves musulmans dominent les écoles catholiques en Europe
Une enquête récente menée par le magazine français Marianne révèle que les élèves musulmans représentent la majorité des élèves dans les écoles catholiques de certaines régions en France et en Europe. À Roubaix, à Marseille et en Seine-Saint-Denis, les élèves musulmans dépassent 50 % de la population scolaire dans ces établissements.
Depuis la fin des années 1960, l’admission d’élèves « non-chrétiens » dans les écoles catholiques a poussé l’Église à s’interroger sur cette problématique. Suite à quelques hésitations, l’Éducation catholique a publié un guide intitulé « Musulmans dans les écoles catholiques », recommandant d’impliquer un responsable de mosquée ou d’association, ce qui serait impensable dans le secteur public. Le guide aborde également la question de la gestion des élèves qui refusent d’aller à la piscine pendant le Ramadan.
Pendant des périodes comme le Ramadan, les absences des enfants ne sont pas sanctionnées et ces derniers peuvent prier librement dans un espace dédié. L’islam comprend ce qu’il gagne dans cette situation, mais qu’en est-il des catholiques ? Ils ont tout à fait le droit de défendre leur foi, tout comme les autres religions.
Il y a dix ans, le journal Libération se demandait déjà comment accueillir tous ces élèves musulmans sans risquer de perdre son âme. Le Figaro nous apprend que la situation est similaire dans la banlieue lyonnaise, et le Courrier International rapporte qu’il est estimé que les jeunes de confession islamique représentent désormais plus de 10 % des 2 millions d’élèves de l’enseignement catholique privé. Même en Alsace, à Mulhouse, l’islamisme se répand dans les écoles catholiques.
La démographie est un rouleau compresseur qui gagne en puissance avec le temps. En France, seuls les juifs et les musulmans transmettent leur tradition religieuse à la nouvelle génération. Le phénomène d’expansion se constate également en Angleterre, où les élèves musulmans dépassent en nombre les enfants chrétiens dans plus de 30 écoles confessionnelles.
En Belgique, qui est légèrement en avance sur la France dans le processus de désintégration, de nombreuses écoles catholiques comptent 90 % d’élèves musulmans. Dans les écoles catholiques de Flandre, l’islam occupe de plus en plus d’espace, non seulement dans les manuels scolaires, mais aussi dans les salles de prière pour les musulmans et les cours ad hoc sur le Coran. À Bruxelles, même l’Institut des Filles de Marie a désormais une majorité musulmane.
L’historien médiéviste Henri Pirenne, dans son livre prophétique de 1937, « Mahomet et Charlemagne », se demandait si l’histoire se répétait. L’évolution actuelle des écoles catholiques en Europe semble suggérer une tendance vers un changement démographique majeur. Les institutions religieuses traversent une période de transformation rapide et inattendue, avec l’islam qui occupe une place croissante dans les écoles catholiques. Comme Pirenne l’a noté, l’avancée rapide et imprévue de l’Islam a entraîné une rupture de la tradition antique, séparant l’Est de l’Ouest et mettant fin à l’unité méditerranéenne.
Cependant, il convient de rappeler que les écoles, qu’elles soient catholiques, publiques ou privées, sont des lieux d’apprentissage et d’échange. Elles devraient rester des espaces où toutes les traditions et toutes les croyances sont respectées. L’équilibre entre la transmission de la foi catholique et l’accueil d’élèves d’autres confessions est délicat à maintenir, mais il est essentiel pour la coexistence pacifique et le respect mutuel.
David Lévy