Leçons tirées du boycott harédi israélien d’Angel Bakery
Le récent boycott haredi d’Angel Bakery en Israël a suscité des questions sur les conséquences d’une protestation contre un groupe démographique important pour une entreprise. Après une chute des ventes et une baisse de 3,5 % du cours de son action, Angel Bakery a finalement rétabli son statut casher pour les haredim. Cet événement soulève des leçons importantes quant à la réflexion avant de protester, l’importance de s’excuser en cas d’erreur et le pouvoir des boycotts des consommateurs.
Réfléchir avant de protester : Lorsqu’on est à la tête d’une entreprise qui dépend d’un groupe démographique particulier, il est essentiel de réfléchir aux conséquences de toute manifestation ou protestation. Le président du conseil d’administration d’Angel Bakery, Omer Bar Lev, a participé à une manifestation près de la maison du rabbin Gershon Edelstein, chef spirituel des harédim, ce qui a déclenché le boycott. Cette décision a été perçue comme un manque de respect envers le rabbin et la communauté harédi. Il est important d’envisager les ramifications potentielles d’une protestation et de faire preuve de sensibilité envers les sentiments des personnes concernées.
Rappels des faits :
Le boycott a été lancé après qu’Omer Bar-Lev, président du directoire d’Angel et ancien ministre de la Sécurité publique, ait manifesté devant la résidence Ponovezh Yeshiva du rabbin Gershon Edelstein jeudi matin. Les réservistes et les vétérans de Tsahal qui se sont opposés au projet de loi sur l’enrôlement harédi ont coordonné la manifestation.
Ensuite, rapidement, des appels au boycott ont été lancés et plusieurs yeshivas importantes ont déclaré qu’elles cesseraient de faire affaire avec la société.
La Yeshiva Hevron à Jérusalem, la Yeshivas Netiv Hadas – Kaplan, la Yeshivas Toras Ze’ev Solovechik et d’autres yeshivas faisaient partie des yeshivas qui ont déclaré qu’elles mettraient fin à leur relation avec la boulangerie.
Avec la Hevron Yeshiva comptant à elle seule plus de 1000 étudiants, chaque yeshiva qui rompt les liens avec la boulangerie pourrait entraîner des centaines de commandes de pain régulières en moins. De nombreux magasins des quartiers de Chareidi ont annulé les commandes d’Angel’s.
Admettre une erreur : Bar Lev et les propriétaires d’Angel Bakery ont persisté dans leur position initiale en affirmant qu’il n’y avait pas lieu de s’excuser. Cependant, l’offense causée à la communauté harédi était réelle, ce qui a entraîné des pertes financières pour l’entreprise. Il aurait été plus sage de reconnaître l’erreur et de s’excuser, évitant ainsi un mois de boycott et de pertes financières.
Le pouvoir des boycotts des consommateurs : L’histoire du boycott d’Angel Bakery démontre clairement l’impact des boycotts des consommateurs. La coordination d’un grand groupe de consommateurs qui choisit de ne pas acheter les produits d’une entreprise peut forcer celle-ci à changer de cap. Cette action collective a montré sa puissance face à une entreprise géante et peut servir d’exemple en période de flambée des prix.
Le boycott harédi d’Angel Bakery en Israël a été une expérience instructive. Il souligne l’importance de réfléchir avant de protester, d’admettre une erreur et de reconnaître le pouvoir des boycotts des consommateurs. Ces leçons peuvent être appliquées dans d’autres contextes où les intérêts des consommateurs doivent être pris en compte et où des actions collectives peuvent entraîner des changements significatifs.
David Lévy