Le soulèvement druze sur les hauteurs du Golan menace de se transformer en Intifada.
Depuis plusieurs jours, des milliers d’Israéliens druzes vivant sur les hauteurs du Golan manifestent contre la construction d’éoliennes dans la région. Les tensions ont atteint un point critique mercredi, lorsque les manifestants ont affronté la police israélienne, lançant des cocktails Molotov et des pierres, et que les policiers ont répondu en ouvrant le feu. Cette escalade de violence a suscité des inquiétudes quant à une possible transformation de ce soulèvement en une Intifada à part entière.
Les autorités israéliennes ont signalé que certains manifestants avaient ouvert le feu sur les policiers, blessant plusieurs d’entre eux. Deux manifestants druzes ont également été légèrement blessés par les tirs de la police et ont été transportés à l’hôpital le plus proche. Les versions des événements diffèrent, avec l’officier de police affirmant qu’il se sentait en danger de mort et que les manifestants s’approchaient de lui en lançant des pierres et en brandissant un objet pointu.
Face à cette situation tendue, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exprimé sa préoccupation lors d’une réunion avec le chef de la communauté druze en Israël, le cheikh Mowafaq Tarif, et le directeur du Shin Bet, Ronen Bar. Netanyahu a souligné qu’Israël est un État où règne l’État de droit et qu’il ne tolérera pas les émeutes, que ce soit sur les hauteurs du Golan ou en Judée-Samarie. Il a également exprimé son soutien total aux officiers de police dans leurs efforts pour maîtriser la situation.
Le chef de la police israélienne, Kobi Shabtai, a condamné les attaques contre les agents par les manifestants druzes et a assuré que les forces de police bénéficiaient de son plein soutien. Il a ordonné de poursuivre le dialogue avec les dirigeants de la communauté druze afin de trouver une solution pacifique à la manifestation. La police israélienne a également appelé les dirigeants du secteur à accepter la procédure légale engagée dans le projet de turbines éoliennes et à contribuer à la résolution de la situation.
Les autorités ont réagi en érigeant des barrages aux entrées et sorties des hauteurs du Golan, ce qui a entraîné la fermeture de certaines routes. Cependant, la police a depuis levé tous les blocages. Malgré cela, les tensions restent vives et la situation pourrait empirer si elle n’est pas gérée avec soin.
Rafik Halbi, chef du Conseil Dalit al-Carmel, a averti que la colère des druzes augmentait et que si la situation n’était pas correctement gérée, elle pourrait se transformer en une forme d’Intifada. Selon lui, les lois de planification, les amendes et les ordres de destruction infligés à leur communauté nourrissent cette colère et créent une transition difficile. Il a également exprimé le sentiment que le pays les dénigrait.
La situation sur les hauteurs du Golan reste tendue et incertaine. Les autorités israéliennes sont confrontées à un défi majeur pour apaiser les tensions et éviter une escalade du conflit. Il est essentiel de trouver des solutions pacifiques, d’ouvrir le dialogue avec les dirigeants de la communauté druze et de prendre en compte les préoccupations légitimes de la population locale.
David Lévy.