Le ressentiment grandit contre les membres de la communauté haredi
Les manifestations ont eu lieu dans un contexte de débats sur le budget à la Knesset, avec une allocation de 14 milliards de shekels en fonds spéciaux pour les projets des partis de la coalition, dont une part importante revient à la communauté harédi. Les manifestants arboraient des pancartes portant des slogans tels que « Arrêtez déjà de prendre mon argent » et « Nous ne sommes pas vos mules ». Certains exprimaient un ressentiment irrationnel et une hostilité envers le mode de vie des harédim, même si par le passé, la plupart d’entre eux servaient dans l’armée et intégraient le marché du travail, une réalité moins courante aujourd’hui.
Ce qui aggrave la situation et frustre davantage la population non-harédi, c’est que pendant que les partis harédi demandent et reçoivent des milliards de shekels, la communauté harédi, dans son ensemble, continue de s’abstenir de participer au service militaire et à d’autres responsabilités nationales, et n’intègre pas le marché du travail de manière proportionnelle à la taille de leur communauté.
De plus, les partis harédi souhaitent renforcer cette situation en faisant pression pour une nouvelle loi sur la conscription qui exempterait les étudiants des yeshivot du service militaire jusqu’à l’âge de 22 ans, officialisant ainsi un arrangement manifestement inégal. Ils demandent également des fonds publics pour financer des écoles qui ne dispensent pas d’enseignement des compétences de base nécessaires pour accéder à des emplois décents. Le ressentiment suscité par cette situation est compréhensible, même pour ceux qui apprécient la valeur de l’étude de la Torah. Cependant, nous devons condamner certaines formes d’expression de cette colère.
Il est important de reconnaître que la diversité est une réalité de la société israélienne. Les harédim font partie intégrante de cette diversité, avec leur propre mode de vie, leurs traditions et leurs croyances. Nous devons apprendre à vivre ensemble dans le respect mutuel et à construire une société où chaque individu peut contribuer de manière significative, indépendamment de sa communauté ou de ses croyances.
Diaboliser toute une communauté ne fait qu’aggraver les tensions et la haine, ce qui n’est bénéfique pour personne. Il est temps de rechercher des solutions constructives pour surmonter les problèmes auxquels nous sommes confrontés en tant que pays. La compréhension mutuelle et le dialogue ouvert doivent être les fondements sur lesquels nous construisons une société unie et prospère.
David Lévy