La crise budgétaire en Israël est réglée
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a répondu aux revendications de la communauté Harédi en résolvant la récente crise budgétaire qui secouait la nation. Un communiqué du Likud a confirmé lundi l’attribution de 250 millions de shekels supplémentaires en juin à Agudat Yisrael, la fraction hassidique du parti ashkénaze-haredi Yahadout HaTorah (UTJ), pour le soutien de leurs étudiants religieux (yéchiva).
La semaine précédente, une impasse s’était formée quand Agudat Yisrael avait demandé une rallonge d’environ 670 millions de shekels provenant des fonds de la coalition, destinée à rembourser rétroactivement les coûts de ses yeshivot et systèmes éducatifs depuis le début de 2023.
Actuellement, le budget de la coalition attribue 1,6 milliard de NIS aux yeshivot, permettant une augmentation de l’allocation mensuelle par étudiant, passant de 60 NIS à 1 173 NIS de juin à fin 2023. Toutefois, Agudat Yisrael soutenait que l’entente initiale avait prévu une augmentation rétroactive à partir de janvier 2023.
Conformément à l’accord conclu, chaque étudiant de yeshiva recevra une allocation d’environ 2 000 NIS, correspondant au montant total que chaque étudiant aurait touché si l’augmentation avait été effective dès janvier. Cette allocation, qui représente environ 250 millions de NIS, sera prélevée sur les 1,6 milliard de NIS prévus pour le reste de l’année 2023. Yahadout HaTorah utilisera le reliquat pour combler le déficit restant à la fin de l’année.
Agudat Yisrael a finalement renoncé à revendiquer le reste des fonds demandés, qui étaient destinés aux écoles primaires. Le financement supplémentaire pour ces écoles sera mis en place à partir de 2024.
Cet accord a neutralisé la plus grande menace pesant sur l’adoption du budget et, par extension, sur la stabilité du gouvernement. En effet, si le budget national n’avait pas été adopté avant le 29 mai, cela aurait conduit à la dissolution automatique de la Knesset et à des élections anticipées.
Cependant, cet accord a été remis en question. Le député Yisrael Beytenu, Oded Forrer, a contesté la légalité de l’accord, affirmant que les décisions budgétaires ne peuvent être prises sans source de financement claire. Il a sollicité l’avis du procureur général à ce sujet et a demandé, si nécessaire, que le comptable général d’Israël n’applique pas cet accord.
Parallèlement à ces développements, les débats sur le budget de l’État ont débuté à la Knesset. Les discussions en plénière, qui ont commencé lundi à 9h00, devraient se poursuivre jusqu’à mardi soir, totalisant une durée de 35 heures et demie. Au cours de cette période, sept lois constituant le budget national seront examinées. Les députés, qui ne resteront pas constamment en séance plénière, alterneront entre les débats et les pauses.
Le vote en deuxième lecture des projets de loi débutera mardi soir vers 21h00. Ce vote, qui comprendra plus de 800 voix distinctes, est nécessaire car chaque article des projets de loi financiers doit être approuvé individuellement. Une fois cette étape franchie, la troisième et dernière lecture des projets de loi aura lieu, suivie d’un vote final pour leur approbation globale. Une fois ce vote passé, les projets de loi deviendront officiellement loi.
La coalition vise à faire passer l’ensemble du paquet législatif avant le début de la fête de Chavouot, qui commence jeudi soir. Toutefois, en prévision de potentiels retards, une autre session plénière a été programmée pour le dimanche matin, le 28 mai, à 10h00.
La résolution de cette crise budgétaire illustre la complexité de la politique de coalition en Israël, où les petits partis peuvent exercer une influence considérable sur le gouvernement. Elle envoie également un message aux autres membres de la coalition qui demandent plus de financement pour leurs ministères: ils peuvent choisir de répartir les fonds de leur coalition comme ils le souhaitent, mais ils ne recevront pas de financement supplémentaire du budget national. Alors que cet accord semble avoir temporairement apaisé les tensions, le financement des institutions religieuses et éducatives reste un sujet potentiel de conflit dans la politique israélienne.
David Lévy