La condition de Biden pour rencontrer Netanyahu
Le président américain Joe Biden a exprimé son intention d’inviter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Washington d’ici la fin de l’année. Cependant, il a clairement énoncé une condition préalable : la réforme judiciaire doit être approuvée par consensus en Israël. Les responsables américains ne sont pas satisfaits du plan révisé de Netanyahu pour la réforme judiciaire, tel qu’il l’a présenté dans une interview au Wall Street Journal jeudi dernier. Ils insistent sur le fait que toute réforme judiciaire doit être soutenue par un large consensus.
Selon un responsable du département d’État américain, le président Biden espère que le Premier ministre Netanyahu fera des efforts pour parvenir à un compromis et n’engagera le processus qu’avec un accord général. Cette position claire de la part des États-Unis souligne l’importance accordée à la nécessité d’un large soutien politique pour toute réforme judiciaire en Israël.
Dans son interview, Netanyahu a déclaré qu’il avait déjà apporté plusieurs modifications à la proposition initiale de réforme, notamment en éliminant la clause de dérogation qui permettait à la Knesset d’annuler une décision de la Cour suprême à la majorité simple. Il a affirmé que cette clause était définitivement abandonnée et ne serait pas réintroduite, même avec une supermajorité.
Le Premier ministre a également déclaré que le comité de sélection judiciaire ne resterait pas dans sa forme actuelle, mais qu’il ne serait pas modifié selon les termes initiaux proposés. Ces modifications auraient donné à la coalition une majorité substantielle au sein du comité.
Les responsables américains ont répété à plusieurs reprises que toute modification de la réforme judiciaire en Israël devrait être mise en œuvre avec l’accord à la fois du gouvernement et de l’opposition. Ils ont souligné que des réformes fondamentales comme celle-ci nécessitent un large soutien pour être durables et solides. Les États-Unis, en tant qu’amis proches d’Israël, ont encouragé les parties à parvenir à un compromis avec le plus large soutien populaire possible.
L’ambassadeur américain en Israël, Tom Nides, a déclaré qu’il ne croyait pas que Netanyahu avancerait unilatéralement sur l’ensemble du plan de réforme judiciaire, car cela provoquerait une réaction dramatique de la part du public.
En mars, le président Biden avait vivement critiqué Israël, exprimant sa préoccupation face à l’évolution de la réforme judiciaire et déclarant qu’ils ne pouvaient pas continuer dans cette voie. Il avait également indiqué qu’il n’inviterait pas le Premier ministre Netanyahu à la Maison Blanche à court terme.
La position de Biden sur la réforme judiciaire en Israël met en évidence l’importance qu’il accorde aux principes démocratiques et à un large soutien populaire dans le processus décisionnel. Alors qu’il exprime son intention d’inviter Netanyahu à Washington, il souligne clairement que cette invitation dépendra de l’adoption positive et du consensus sur la réforme judiciaire en Israël. Les États-Unis continueront de travailler en étroite collaboration avec Israël pour promouvoir les intérêts et les valeurs démocratiques qui sont au cœur de leur relation depuis des décennies.
L’invitation de Biden à Netanyahu pour une visite à Washington témoigne de l’importance des relations bilatérales entre les États-Unis et Israël. Les deux pays ont historiquement entretenu des liens étroits, notamment en matière de sécurité, de coopération économique et de partenariat stratégique. Cependant, l’administration Biden a clairement exprimé son engagement en faveur des principes démocratiques et de l’état de droit, et considère que la réforme judiciaire en Israël est un sujet d’importance cruciale.
David Lévy
