Israël cherche à contribuer aux efforts pour calmer les combats au Soudan.
En établissant des contacts avec les dirigeants du pays, selon un responsable diplomatique israélien cité par le Times of Israel. « Nous parlons à qui nous devons parler », a déclaré le responsable, soulignant que son pays avait une « ligne directe » avec les chefs militaires du Soudan. Toutefois, il a refusé de confirmer les informations selon lesquelles le Mossad aurait établi des relations avec Mohamed Hamdan Dagalo, commandant des forces paramilitaires de soutien rapide qui combattent actuellement le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhan.
Israël n’a pas pris parti dans la lutte entre les deux dirigeants et travaille pour le bien du Soudan, a souligné le responsable, ajoutant que la stabilité de la région dépend de la préservation de la paix dans ce pays. En 2020, Israël et le Soudan ont convenu de prendre des mesures pour normaliser leurs relations, mais depuis lors, Jérusalem et Khartoum ont eu du mal à finaliser un accord. Ce retard s’explique en partie par un désaccord entre les dirigeants militaires et civils du pays sur la question de savoir s’il faut normaliser les relations avec Israël.
Le ministre des Affaires étrangères israélien, Eli Cohen, s’est rendu à Khartoum en février pour rencontrer M. Burhan, et les deux parties ont convenu d’avancer vers la normalisation des relations entre les deux pays, selon le ministère soudanais des Affaires étrangères. Toutefois, des responsables militaires soudanais ont déclaré à l’Associated Press que la normalisation complète des relations n’était pas pour demain.
Le fait que Washington souhaite qu’Israël attende qu’un gouvernement civil prenne le pouvoir à Khartoum constitue également un frein au processus de normalisation. L’accord mettrait fin à des décennies d’inimitié de la part de l’un des ennemis les plus acharnés d’Israël, qui a accueilli le célèbre sommet de 1967 au cours duquel la Ligue arabe a adopté sa politique de refus de s’engager avec Jérusalem.
Israël travaille probablement aussi avec l’Égypte, qui soutient fermement M. Burhan et a vu des centaines de ses soldats temporairement capturés par la RSF. Toutefois, le responsable israélien n’a pas voulu confirmer une quelconque coopération avec l’Égypte, se contentant de rappeler qu’Israël était en contact avec toutes les parties concernées.
Les affrontements qui ont éclaté à la mi-avril au Soudan ont déjà fait plus de 400 morts et plus de 3 500 blessés, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’Unicef a également lancé l’alerte, précisant qu’au moins 9 enfants ont été tués dans les combats et plus de 50 autres auraient été blessés. Face à cette situation préoccupante, Israël cherche à jouer un rôle de médiateur pour aider à résoudre cette crise.
David Levy