Espionnage en Iran : la fin tragique d’un agent double travaillant pour Londres.
Un ancien haut fonctionnaire iranien, Alireza Akbari, a été exécuté par pendaison en janvier de cette année pour avoir fourni pendant une décennie des renseignements cruciaux à la Grande-Bretagne sur les programmes nucléaires et militaires iraniens, selon des responsables des services de renseignement occidentaux cités par le New York Times. Les informations transmises par Akbari ont confirmé que l’Iran cherchait à se doter d’armes nucléaires, ce qui a conduit le monde à imposer des sanctions sévères à Téhéran.
L’identité de cet espion est restée secrète pendant un certain temps, mais son exécution a révélé qu’il s’agissait d’Alireza Akbari, l’ancien vice-ministre iranien de la Défense. Akbari menait une double vie : en apparence, il était un fanatique religieux et un faucon politique, un commandant militaire de haut rang des Gardiens de la révolution et un vice-ministre de la Défense favorable à l’acquisition de l’arme nucléaire par l’Iran. Il a également travaillé au sein du secrétariat du Conseil national suprême de la sécurité.
En 2004, Akbari a déménagé à Londres, où il a commencé à partager les secrets nucléaires de l’Iran avec les services de renseignement britanniques, tout en conservant la confiance des dirigeants iraniens. Toutefois, en 2019, avec l’aide des services de renseignement russes, les Iraniens ont découvert qu’Akbari avait révélé l’existence d’un programme clandestin d’armement nucléaire iranien dans les montagnes près de Téhéran. Ils l’ont arrêté entre mars 2019 et mars 2020 et l’ont accusé d’avoir divulgué l’identité et les activités de plus de 100 fonctionnaires, dont Mohsen Fakhrizadeh, le scientifique nucléaire en chef éliminé par Israël en 2020.
Bien qu’Alireza Akbari soit devenu citoyen britannique en 2012, la Grande-Bretagne n’a jamais reconnu publiquement qu’il était son espion. Cette fin tragique souligne les risques élevés que prennent les agents doubles et les conséquences potentiellement fatales de leur travail.
Déborah Tolédano