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Enfants rescapés en Colombie : A quels dangers ont-ils été confrontés dans la jungle ?

Enfants rescapés en Colombie : A quels dangers ont-ils été confrontés dans la jungle ?

Après le crash de leur avion, quatre frères et sœurs ont survécu seuls dans la jungle amazonienne, « grâce à leur connaissance de ce milieu naturel », rappelle Denis Tribaudeau, qui dispense des stages de survie depuis plus de dix-huit ans

Après avoir survécu au crash de leur avion, quatre frères et sœurs, âgés de 13 à 1 an, ont été retrouvés vivants après quarante jours d’errance dans la forêt amazonienne de Colombie.
Un miracle dû à la maturité de l’aînée de la fratrie et à sa connaissance de ce milieu naturel hostile, où les quatre enfants sont nés et ont grandi.
Denis Tribaudeau, qui dispense depuis plus de dix-huit ans des stages de survie en France et à l’étranger, décrypte pour « 20 Minutes » cet événement miraculeux et partage ses connaissances permettant d’assurer sa survie en milieu naturel.

Une bouteille en plastique pour conserver de l’eau, une bâche pour s’abriter, un peu de farine de manioc, ou encore une petite boîte à musique. C’est avec un kit de survie plus que rudimentaire que Lesly, 13 ans, Soleiny, 9 ans, Tien Noriel, 5 ans, et Cristin, 1 an, ont réussi à survivre dans la forêt amazonienne après le crash le 1er mai du petit avion dans lequel ils voyageaient avec leur mère, un proche et le pilote, tous trois décédés dans l’accident. Après de longues semaines de recherches, les équipes de secours ont retrouvé la fratrie vivante. Le président Gustavo Petro a annoncé la nouvelle vendredi soir au pays en évoquant « un jour magique », louant « un exemple de survie totale qui restera dans l’Histoire ».

Affaiblis mais sains et saufs, les quatre frères et sœurs ont été transportés dans un hôpital de Bogota. Si pour l’heure, on ne sait pas encore tout des conditions de leurs quarante jours d’errance dans la jungle, une chose est sûre : leur survie, qu’ils doivent à leur connaissance de la forêt amazonienne et à la maturité de l’aînée de la fratrie, est unanimement qualifiée de miracle. « C’est le mot ! Ce que ces enfants ont accompli est vraiment incroyable », insiste Denis Tribaudeau, formateur aux techniques de survie et membre fondateur de la Fédération des organismes de survivologie (FOS).

Comment ces enfants ont-ils réussi, selon vous, à rester en vie dans ce milieu naturel hostile ?
Il s’agit d’un milieu hostile pour nous qui ne le connaissons pas, et qui, à ce titre, fait peur. Eux ont vécu en Amazonie et ont appris de cet environnement particulier. Ils connaissent beaucoup plus de choses que le plus grand aventurier aguerri européen ou nord-américain qui traverserait la forêt amazonienne pour la première fois. En ce sens, ce n’est pas un milieu si hostile pour eux.

Et l’aînée de la fratrie, qui avait l’habitude de s’occuper de ses frères et sœurs, a fait preuve de beaucoup de sang-froid et de bon sens. Elle a su les protéger des différentes menaces de cet environnement qui reste, même quand on le connaît, très exigeant et potentiellement dangereux. On n’a pas droit à l’erreur dans cette forêt amazonienne.

Justement, quelles sont les principales menaces auxquelles on peut être confronté sur place ?
Là-bas, le danger et la mort peuvent aussi bien venir de quelque chose de microscopique que de très gros, comme un jaguar. La première des nécessités est de rester sec dans cet environnement saturé d’humidité. Une humidité qui peut vous tuer en quelques jours : ce n’est pas forcément l’eau en tant que telle, mais sachant qu’elle véhicule 25 fois plus de calories que l’air à la même température, on va avoir froid dans cette jungle saturée d’humidité. En outre, l’eau et la chaleur sont propices au développement des champignons, des mycoses. La moindre blessure ne va pas cicatriser, et peut vite devenir problématique parce que germes et champignons peuvent très vite s’y multiplier, avec des risques décuplés d’infections, très rapidement. Protéger ses pieds est essentiel. Il semblerait d’ailleurs que les enfants aient été retrouvés avec des bandelettes aux pieds, signe là encore de la connaissance de la sœur aînée de son environnement.

La deuxième problématique est ne pas manquer d’eau potable. Normalement, on en trouve dans cet environnement, là encore, saturé d’eau. Encore faut-il savoir la collecter. Il s’agit de trouver l’eau la plus claire possible, qui ait une bonne odeur et qui soit courante : elle ne doit surtout pas être stagnante, des larves d’insectes pourraient s’y être développées. L’eau de pluie fraîchement tombée, collectée avec des feuilles, peut être une bonne source.

Ensuite, il faut faire face aux piqûres d’insectes, moustiques et autres petites mouches et araignées, potentiellement par centaines, sur tout le corps, quasiment en permanence. Non seulement cela rend dingue, mais cela représente aussi un risque important d’infection cutanée. Il est donc fondamental de se couvrir avec des vêtements longs, et d’utiliser une moustiquaire à la nuit tombée, ce que la sœur aînée a là encore eu l’intelligence d’emporter avec elle en quittant la zone du crash de l’avion.

En outre, il y a de gros animaux, des prédateurs, qui rôdent notamment la nuit, ce qui oblige à une vigilance permanente à la nuit tombée.

Ces enfants ont survécu avec presque rien. Mais quels sont les éléments fondamentaux pour assurer sa survie dans cette jungle humide ? Quel kit de survie recommandez-vous à celles et ceux qui participent à vos stages ?
La solution à presque toutes ces problématiques est d’avoir le feu : il procure de la lumière, réchauffe, tient les animaux à distance, permet de faire cuire des aliments, de faire bouillir l’eau pour l’assainir. Quand on sait qu’ils ont survécu 40 jours sans feu, et au drame terrible de la perte de leur mère, c’est vraiment un miracle.

Dans nos stages, la première chose que nous transmettons, c’est un état d’esprit : on ne maîtrise rien, c’est la nature qui commande, on apprend l’humilité avant de subir l’humidité. On doit subir les règles du jeu : il fait chaud, il pleut, il y a les arbres, des bêtes, c’est comme ça.

Puis, en pratique, on apprend les bases fondamentales : avoir un bon abri pour se protéger de l’humidité, du soleil, des bêtes – donc une moustiquaire c’est bien –, avoir de l’eau potable et du feu, ce sont les essentiels. On apprend donc aux gens à ne jamais partir sans un briquet. Croyez-moi, si vous savez faire un feu comme nos ancêtres, avec des pierres ou des branches, c’est tellement galère que vous n’oublierez plus jamais vos allumettes et votre briquet. Ensuite, on pense à prendre une bâche, une gourde avec un filtre pour la rendre potable ou une paille filtrante, un téléphone portable pour se signaler aux secours et un couteau. Ça, c’est le kit de base indispensable, qui fait à peine un kilo, et qui permet d’assurer 90 % de sa survie.

Extraits – Source : 20minutes.fr
https://www.20minutes.fr/sante/4041133-20230613-enfants-rescapes-colombie-savoir-accomplir-miracle-desappris

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