En 2021, 1.4 millions de clandestins sont entrés en Israël depuis la Judée-Samarie.
Le contrôleur de l’Etat, Matanyahou Engelman a publié aujourd’hui (mardi) son rapport sur l’aspect sécuritaire dans lequel il s’intéresse à 13 sujets précis dont les zones industrielles en Judée-Samarie, les conditions de vie des combattants et l’étanchéité de la barrière de sécurité entre la Judée-Samarie et le reste du territoire israélien.
Selon les conclusions du rapport, l’armée aurait décidé depuis 2017 de ne pas réparer les trous dans la barrière de sécurité, permettant ainsi à un nombre croissant de clandestins palestiniens de s’introduire sur le territoire israélien. Le Premier ministre et le ministre de la Défense étaient au courant de cette défaillance.
Le contrôleur de l’Etat précise que la construction de la barrière de sécurité, entamée en 2002, a permis de réduire de manière significative les activités terroristes depuis la Judée-Samarie. Jusqu’en 2021, 8.3 milliards de shekels ont été investis dans ce projet plus les coûts de maintenance annuels qui en 2021 étaient d’environ 161 millions de NIS.
Entre les mois de mars et de mai 2022, 11 Israéliens ont été tués dans trois attentats qui ont été perpétré par des terroristes qui s’étaient introduits clandestinement sur le territoire israéliens en passant par les endroits endommagés de la barrière de sécurité.
Entre 2002 et 2022, les forces de Tsahal affectées à la surveillance le long de la barrière de sécurité ont été réduites de 70%. Simultanément, un phénomène d’actes de sabotage et d’endommagement de la clôture par les Palestiniens a commencé à prendre de l’ampleur. Certains des dégâts se sont caractérisés par la destruction totale de tous les éléments de la clôture sur plusieurs kilomètres. Tsahal a, dans un premier temps réparé les dégâts puis en 2017, le commandement central a décidé de cesser de réparer les dommages récurrents.
Le contrôleur de l’État a constaté qu’à la fin de 2021, près de la moitié de la longueur de la clôture permettait une infiltration de clandestins. Cette année-là, 1,4 millions de clandestins sont entrés sur le territoire israélien.
Le rapport conclut également que depuis 2017, l’échelon politique avait été averti des défaillances le long de la barrière de sécurité mais aucun réel débat n’a eu lieu sur les mesures à prendre au sein du cabinet de sécurité. Jusqu’à ce que 11 Israéliens soient assassinés par des clandestins en 2021.
L’attitude de Tsahal face aux clandestins n’a pas non plus été conforme aux attentes, puisqu’entre 2019 et 2021, les soldats n’ont pas toujours réagi lorsque des clandestins ont franchi la ligne de démarcation. Avec le temps, les réactions étaient d’ailleurs de plus en plus rares.
Début mai 2022, le Chef d’Etat-major a approuvé un plan dans le cadre de l’opération »Brise vagues ». Un budget de 472 millions de shekels a été alloué dont 415 millions de shekels en 2022. Environ 63% (295 millions de shekels) du budget du plan est destiné au renforcement des forces le long de la barrière de sécurité et environ 8,5% (40 millions de shekels) sont destinés à réparer la clôture.
Mais le contrôleur de l’Etat souligne que ces mesures sont insuffisantes, les clandestins continuent d’entrer par milliers chaque jour. Les soldats qui sont chargés de surveiller la barrière sont positionnés de manière aléatoire et sans réelle stratégie et la police n’arrête qu’une infime partie des personnes qui réussisent à entrer clandestinement sur le territoire israélien.
Matanyahou Engelman recommande la mise en place d’une équipe interministérielle, qui comprendra des représentants des services de sécurité, du ministère de la Sécurité intérieure, du ministère de la Justice , du ministère des Finances et d’autres parties concernées. L’équipe élaborera un plan pluriannuel complet. Il est en outre recommandé qu’à l’issue de l’élaboration du plan pluriannuel, le Premier Ministre et le Ministre de la Défense soumettent le plan à une discussion au sein du cabinet sécuritaire pour approbation tout en allouant les budgets et en définissant un calendrier pour sa mise en œuvre.
Le ministère de la Défense conteste les chiffres avancés dans le rapport du contrôleur de l’Etat: »Contrairement à ce qui est affirmé dans le rapport, il n’y a pas eu de diminution des réparations de la clôture, bien au contraire. Dans les années 2020-2022, 4 371 réparations ont été effectuées, soit une augmentation de 100% par rapport aux années 2017-2019, dans lesquelles 2 287 réparations ont été effectuées. Dans une perspective pluriannuelle, l’activité de maintenance actuelle a permis d’économiser au cours de la dernière décennie environ 9 milliards de shekels. La décision du ministère de la Défense de maintenir un système opérationnel existant et de ne pas lancer un nouvel appel d’offres a sauvé le système de défense d »environ un milliard de shekels. Le système continue de fournir une production opérationnelle même après 20 ans depuis sa création et même si sa durée de vie était initialement fixée à seulement 15 ans ».
source : lphinfo.com