Élection de Karin Elharar à la commission de sélection des juges : tensions politiques en Israël
Selon les résultats d’un scrutin secret à la Knesset, Karin Elharar, représentante de l’opposition, a été élue à la commission de sélection des juges, suscitant des tensions politiques en Israël. Les résultats révèlent que plusieurs députés des partis de la coalition ont soutenu la candidature de l’opposition, marquant ainsi une fracture au sein de la majorité.
L’élection de Karin Elharar, avec 58 voix pour et 56 voix contre, soulève des questions quant à la cohésion de la coalition au pouvoir. Au moins quatre députés de la coalition ont divergé de la position officielle et ont appuyé la candidature de l’opposition. Ce résultat inattendu met en évidence les tensions politiques existantes et les divisions internes au sein de la Knesset.
En revanche, la candidate du Likoud, Tali Gottlieb, n’a pas été élue à la commission de sélection des juges. Seuls 15 députés ont voté en sa faveur, tandis que 59 ont exprimé leur opposition. Malgré la décision de la coalition de retirer tous ses candidats, Tali Gottlieb a refusé de retirer sa candidature, ce qui soulève des interrogations quant à sa stratégie et à sa volonté de respecter les décisions collectives.
Ces événements ont déclenché une réaction vigoureuse de la part des mouvements de réforme anti-judiciaire, qui ont appelé à une grande manifestation à Tel-Aviv dans la soirée. La rue Kaplan sera le théâtre de ce rassemblement prévu à 20h00. Les dirigeants de ce mouvement affirment que les pourparlers avec le président sont une façade masquant une tentative de dictature naissante. Ils dénoncent également le report de l’élection des juges comme un nouveau pas vers le piétinement des droits de l’homme en Israël. Dans leur communiqué, ils exhortent les dirigeants de l’opposition à rompre les négociations avec la coalition dirigée par Netanyahu.
Benny Gantz, a pris la parole pour soutenir les manifestants et a appelé les opposants à la réforme à descendre dans la rue, affirmant qu’il est temps de secouer le pays. Ce discours reflète l’agitation et les frustrations croissantes au sein de la population qui se sent concernée par les enjeux liés à la réforme judiciaire.
Gilad Kariv, un député travailliste, a averti que si la coalition n’apprend pas des erreurs de la première session de la Knesset, un nombre encore plus élevé de citoyens, peut-être jusqu’à un demi-million, descendront dans la rue pour manifester leur mécontentement. Il met en garde contre l’idée que les manifestations seraient terminées, soulignant ainsi la détermination des opposants à faire entendre leur voix.
En réponse aux résultats du vote, le ministre des Finances, Smotrych, a déclaré que si l’opposition refuse de poursuivre les négociations à la résidence présidentielle, la coalition adoptera des lois de réforme sans le consentement de l’opposition. Smotrych a souligné que le gouvernement ne cédera pas et ne figera pas le cœur de la réforme, affirmant que la coalition est prête à mener la réforme elle-même si les négociations échouent.
Ces déclarations du ministre des Finances reflètent une position ferme de la coalition au pouvoir, prête à prendre des mesures unilatérales pour poursuivre la réforme judiciaire. Cependant, cette approche risque d’aggraver davantage les tensions politiques et de polariser encore davantage la société israélienne.
L’élection de Karin Elharar à la commission de sélection des juges est un événement qui soulève des questions sur la stabilité politique et la capacité de la coalition à maintenir son unité. Les divisions internes et les divergences de votes au sein de la Knesset.
Déborah Tolédano