Des tensions ont éclaté à Ouman, en Ukraine, suite à des travaux archéologiques entrepris dans l’ancien cimetière juif de la ville.
Les dirigeants hassidique de Breslev et la communauté juive locale sont indignés, accusant les archéologues d’avoir profané les tombes de 30 000 Juifs tués lors du massacre de 1768.
Un groupe d’archéologues locaux a récemment entrepris des fouilles sur le terrain du cimetière juif séculaire, provoquant la colère des dirigeants hassidiques de Breslev. Selon ces derniers, les tombes de milliers de Juifs assassinés pour leur foi au XVIIIe siècle auraient été profanées. Ils affirment que des cartes anciennes de la région, ainsi que des preuves provenant du sol et des ossements découverts lors des travaux précédents, confirment que toute la zone près du mémorial de Rabbi Nachman de Breslev se situe dans la partie du cimetière où reposent les 30 000 martyrs d’Ouman, tués pour la sanctification du nom de Dieu.
Les dirigeants hassidiques vont même jusqu’à prétendre que Rabbi Nachman lui-même aurait interrompu les travaux en se positionnant physiquement devant les archéologues. Cependant, ces derniers ont continué leurs fouilles en se déplaçant vers une autre partie de l’ancien cimetière. Les chefs hassidiques, soutenus par des membres de la communauté locale, ont réussi à stopper ces nouvelles tentatives d’excavation.
La communauté juive d’Ouman a réagi à ces événements en organisant une séance de prière spéciale, comprenant la récitation de psaumes, en signe de protestation. Les résidents locaux affirment que les archéologues ont été amenés sur le site par des individus provocateurs qui cherchent depuis un certain temps à endommager les tombes des martyrs, dans le but malveillant de prouver que les tombes de Rabbi Nachman et des martyrs n’existent pas.
Il convient de rappeler que le massacre de 1768 à Ouman a entraîné la mort de 20 000 à 30 000 Juifs, lors d’un pogrom perpétré par des nationalistes ukrainiens. Le rabbin Nachman de Breslev, décédé en 1810, avait choisi de s’installer à Ouman afin d’être enterré aux côtés des victimes de ce massacre, dans le but de les honorer et de préserver leur mémoire.
Déborah Tolédano
