Contre le boycott, un millier de personnalités défendent la liberté d’expression des auteurs israéliens et juifs
Face à une vague de boycott à l’encontre des institutions culturelles israéliennes, plus de mille figures du monde littéraire et artistique se sont mobilisées en signant une lettre ouverte, rejetant le harcèlement envers les auteurs et les institutions israéliennes ou juives. Ce groupe, composé d’auteurs, de personnalités du cinéma et de la culture, exprime son soutien envers ceux qui subissent des pressions pour « adopter un récit unilatéral » sur le conflit israélo-palestinien, dénonçant au passage toute censure fondée sur des critères d’identité ou des exigences de conformité idéologique.
Parmi les signataires de ce manifeste figurent des noms éminents comme Bernard Henri-Lévy, Lee Child, Herta Müller, et Mayim Bialik, tous unis pour condamner les pratiques de boycott visant les écrivains et institutions culturelles. La lettre critique fermement l’idée de faire des créateurs juifs ou israéliens des « boucs émissaires », un acte qu’ils jugent amoral, contre-productif et propice à la division.
Ce mouvement intervient en réaction à une précédente initiative ayant rassemblé un millier de signataires en faveur d’un boycott des institutions culturelles israéliennes accusées de soutenir la « violation des droits des Palestiniens ». Cette campagne, qui prône le refus de collaborations avec les éditeurs, festivals et agences littéraires israéliens, reproche à ces acteurs de justifier les actions israéliennes dans le conflit.
La lettre des personnalités opposées au boycott insiste sur le fait que de tels appels, loin de promouvoir la paix ou le dialogue, alimentent la haine et la stigmatisation. Les signataires rappellent qu’Israël se bat contre des groupes classés comme terroristes par plusieurs grandes puissances internationales et dénoncent le harcèlement subi par ceux qui refusent de condamner Israël de manière univoque.
Les signataires soulignent que l’histoire a montré à plusieurs reprises les dangers de la censure culturelle et des boycotts idéologiques, citant des exemples de groupes ayant tenté d’imposer leurs visions de la « pureté » en excluant, persécutant, voire brûlant livres et individus en désaccord. « Tout au long de l’histoire, ces boycotts culturels s’opposent aux valeurs libérales que nombre d’écrivains et de créatifs considèrent comme essentielles, » affirme la lettre.
L’appel, soutenu par des figures comme Howard Jacobson et Haim Saban, exhorte la communauté culturelle mondiale à défendre les créateurs et institutions qui résistent à une « censure fondée sur des critères identitaires ». Il vise à sensibiliser contre des pratiques perçues comme oppressives et à favoriser un espace de dialogue.
La situation en Israël et dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas, a suscité de nombreuses initiatives de boycott.
Dans ce climat de tensions extrêmes, cette lettre de soutien appelle à une défense accrue des principes de liberté d’expression et de tolérance, ainsi qu’à la protection des droits des créateurs de s’exprimer sans craindre de représailles idéologiques.
Déborath Tolédano