La montée des demandes d’aide financière : l’alerte de Paamonim face à la crise en Israël
Depuis la fin des dernières vacances, l’organisation Paamonim, spécialisée dans l’accompagnement financier et éducatif, observe un afflux sans précédent de familles en quête d’aide. Sharon Levin, directrice des communications de l’organisation, a révélé que chaque semaine, plus de 250 nouvelles familles frappent à leur porte. Cette hausse marquée s’ajoute aux 5 000 familles que Paamonim soutient habituellement chaque année dans ses programmes de mentorat.
Le tableau dressé par Levin est alarmant : la dette moyenne des familles soutenues atteint désormais 100 000 NIS (27 400 $). Certaines situations sont encore plus critiques, comme celle d’une famille endettée à hauteur de 350 000 NIS (96 000 $), avec une hypothèque de 700 000 NIS. Nombre de ces familles frôlent la faillite ou font face à des procédures de recouvrement.
Ce phénomène ne se limite plus aux foyers à faibles revenus. Levin souligne que de plus en plus de ménages issus de la classe moyenne, auparavant autonomes, sollicitent désormais de l’aide. Les principales raisons : l’inflation galopante, la hausse des taux d’intérêt et les conséquences économiques de la guerre entre Israël et le Hamas.
La guerre a exacerbé une situation déjà tendue. Avant même son déclenchement, les taux d’intérêt élevés avaient alourdi les charges des familles, augmentant les mensualités hypothécaires de 1 000 à 1 200 NIS en moyenne. Depuis, la situation s’est encore dégradée, notamment en raison des pertes d’emploi et des difficultés rencontrées par les petites entreprises.
Face à ces défis, de nombreuses familles doivent renoncer à des dépenses essentielles. Un sondage récent de Paamonim révèle qu’une famille israélienne sur cinq ne peut plus se permettre d’acheter des produits de première nécessité, tels que la nourriture ou les médicaments. Les soins dentaires, les consultations médicales et l’achat de médicaments sont également en forte baisse.
Les familles sont contraintes de choisir entre réduire drastiquement leurs dépenses ou augmenter leurs revenus. Cependant, dans un contexte économique tendu, ces deux options s’avèrent difficiles à mettre en œuvre.
Pour répondre à ces besoins croissants, Paamonim déploie divers programmes visant à améliorer la gestion financière des familles. Les mentors travaillent avec les foyers pour cartographier leurs revenus, dépenses et dettes, et élaborer des plans d’assainissement financier. Dans près de 100 % des cas, les familles sous-estiment l’ampleur de leur endettement, d’où l’importance de cette assistance personnalisée.
L’organisation a également adapté son soutien aux réservistes et aux évacués touchés par la guerre, en fournissant des conseils sur leurs droits et leur emploi. Ces interventions, bien que longues et complexes, permettent d’apporter un soutien moral et financier à ces populations particulièrement vulnérables.
Levin anticipe des temps encore plus difficiles. Avec l’augmentation des prix, notamment des denrées alimentaires, et la hausse prévue de la TVA, les familles devront faire face à de nouveaux défis financiers. Paamonim reste mobilisée pour offrir un accompagnement crucial, aidant les familles à retrouver une stabilité financière et un espoir d’avenir meilleur.
David Lévy
