Comment le Hamas conserve son emprise sur l’aide humanitaire à Gaza ?
Dans un contexte marqué par des affrontements incessants avec les forces israéliennes, le Hamas lutte également sur un autre front moins médiatisé : le contrôle de l’aide humanitaire internationale. Ce combat interne, opposant l’organisation à des bandes criminelles locales, reflète les enjeux stratégiques autour de l’aide, qui constitue aujourd’hui un levier crucial de pouvoir dans la bande de Gaza.
Face à ces défis, le Hamas a mis en place une unité spéciale appelée Saham (signifiant « flèche » en arabe). Selon des sources locales, cette unité a été créée sous l’égide du ministère de l’Intérieur du Hamas, chargé de la supervision des forces de police. Elle est composée principalement d’anciens policiers et de volontaires, souvent des combattants redéployés en raison des besoins militaires.
Cependant, certains blogueurs gazaouis affirment qu’il s’agit simplement d’une restructuration d’une force préexistante, constituée de recrues issues de Jabalia et de quartiers défavorisés, utilisées pour réprimer toute opposition au régime du Hamas. Ces hommes, parfois décrits comme des « voyous », seraient prêts à utiliser des méthodes brutales pour asseoir l’autorité du groupe.
Le rôle affiché de l’unité Saham est de lutter contre les abus économiques, tels que la spéculation, la contrebande et les activités criminelles. Des médias palestiniens rapportent que l’unité a déjà éliminé plusieurs gangs, notamment à Khan Younis, où un récent raid contre un réseau de contrebande a abouti à des affrontements sanglants. Ces opérations, relayées sur les réseaux sociaux, montrent des membres de Saham utilisant des méthodes caractéristiques des tactiques du Hamas : déplacements en civil, masques, exécutions publiques, et parfois même des armes lourdes comme des lance-roquettes RPG.
Si certains habitants de Gaza saluent ces interventions comme un moyen de limiter les abus dans un contexte économique désastreux, d’autres dénoncent une véritable campagne de terreur. Les méthodes violentes de l’unité, notamment les passages à tabac ou les exécutions sommaires, accentuent un climat de peur au sein de la population. Ces actions illustrent également la priorité du Hamas : s’assurer le monopole de la gestion de l’aide humanitaire.
Derrière ces actions se cache une réalité stratégique : l’aide humanitaire est devenue un instrument de pouvoir. Celui qui contrôle la distribution de cette aide contrôle, de fait, une grande partie de la vie quotidienne des habitants. Pour le Hamas, maintenir ce contrôle est essentiel, non seulement pour asseoir son autorité mais aussi pour garantir sa survie dans un contexte de guerre prolongée.
Alors que les combats se poursuivent, la lutte pour le contrôle de l’aide humanitaire à Gaza devient un enjeu central. Cette réalité souligne la fragilité de la situation sur place, où l’aide, censée apaiser les souffrances, est devenue un outil de domination.
David Lévy
Question : suivre les camions volé ne devrait pas être compliqué.
Il est inutile d’empêcher les camions d’être détournés. Mais s’attaquer aux entrepôts pourrait s’avérer extrêmement bénéfique !
Pourquoi Israël ne met pas en œuvre un plan de démantèlement de ces entrepôts clandestins ?
Cette objectif stratégique porterait sans aucun doute un coup fatal au Hamas.
Sans sa main mise sur les denrées, il n’aura plus de pourvoir ni d’argent.