Ben-Gvir, menace de quitter le gouvernement
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, issu de la faction Otzma Yehudit, a menacé de quitter le gouvernement israélien en raison de la réponse jugée insuffisante aux attaques à la roquette de Gaza. Il a annoncé le boycott des votes à la Knesset par sa faction jusqu’à ce que le Premier ministre Benjamin Netanyahu adopte une « politique totalement de droite » et permette à ses ministres d’influencer la politique de sécurité nationale.
Cette menace intervient après une escalade des tensions entre Otzma Yehudit et le Likoud, et pourrait affaiblir la coalition gouvernementale en laissant une majorité réduite. Les critiques de la réponse du gouvernement aux attaques à la roquette se sont multipliées, y compris de la part du maire de Sderot, Alon Davidi, qui a appelé à une reprise de l’élimination ciblée des dirigeants terroristes.
Le député d’Otzma Yehudit, Almog Cohen, a également exprimé son mécontentement face à la décision de revenir à la normale dans les communautés frontalières de Gaza, malgré les récentes attaques. Il a déclaré avoir discuté avec le ministre de l’Éducation, Yoav Kisch, de la possibilité pour les élèves de passer les examens de fin d’année à une date ultérieure en raison de la situation sécuritaire.
Ben-Gvir a exprimé son mécontentement lors d’une conférence de presse à Sderot mercredi après-midi, affirmant que le gouvernement doit permettre à ses ministres d’avoir un impact sur la politique de sécurité nationale du pays. Il a également prolongé le boycott de la Knesset jusqu’à ce qu’il devienne un décideur « influent » en matière de sécurité nationale.
En réponse, le Likoud a déclaré dans un communiqué que le Premier ministre, le ministre de la Défense, les Forces de défense israéliennes et les agences de sécurité sont les seuls responsables de la gestion des événements de sécurité complexes auxquels Israël est confronté. Ils ont ajouté que si Ben-Gvir n’accepte pas cela, il peut quitter le gouvernement.
Si Otzma Yehudit venait à quitter la coalition, celle-ci ne disposerait plus que de 58 voix contre 56 pour l’opposition, rendant plus difficile l’obtention d’une majorité lors des votes, notamment ceux concernant le budget national du pays.
Les critiques de la réponse du gouvernement aux attaques à la roquette incluent non seulement les membres d’Otzma Yehudit, mais aussi d’autres personnalités politiques de droite, telles que l’ancien ambassadeur d’Israël à l’ONU Danny Danon, qui a déclaré sur Twitter que la politique actuelle n’établira pas de dissuasion efficace.
Face à cette situation tendue, le gouvernement israélien devra naviguer avec prudence pour éviter une crise politique majeure et maintenir la stabilité de la coalition. La manière dont Netanyahu et les autres dirigeants aborderont la question de la sécurité nationale et géreront les relations avec les factions politiques pourrait déterminer l’avenir de la coalition et la réponse d’Israël aux menaces sécuritaires.
David Lévy