Des chercheurs découvrent des textes hébreux censurés dans une collection du Vatican
Au cœur du Vatican, un événement extraordinaire a réuni plus de 20 membres du clergé et d’érudits chrétiens et juifs du monde entier. Ces participants se sont engagés dans une expérience unique : explorer les trésors de la collection de manuscrits hébreux du Vatican. L’événement, coparrainé par la Bibliothèque du Vatican et le Séminaire rabbinique latino-américain du mouvement conservateur, marquait les 30 ans de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et l’État d’Israël.
Parmi les érudits israéliens présents figuraient le rabbin Prof. David Golinkin, président des Instituts Schechter, et le Dr Adolfo Roitman, célèbre conservateur des manuscrits de la mer Morte. Ils ont dirigé des conférences captivantes sur les manuscrits hébreux datant du Xe siècle et les censures chrétiennes qui les ont affectés.
Le rabbin Golinkin a souligné l’importance de la collection de manuscrits hébraïques du Vatican, comprenant plus de 800 manuscrits, dont des exemplaires anciens et rares du Talmud Yerushalmi et de Sifra sur le Lévitique. Il a également dévoilé les débuts de la censure chrétienne du Talmud, qui a débuté en 1553 après un incendie public du Talmud à Rome. Les censeurs, généralement d’anciens juifs convertis au catholicisme, avaient pour tâche d’expurger ou de noircir certains passages liés à Jésus, à Marie et au christianisme. Toutefois, leur censure était parfois inexacte, altérant des passages sans rapport avec le christianisme.
Roitman, en tant qu’autorité de premier plan sur la littérature et la religion juives du Second Temple, a exploré les variantes textuelles dans les manuscrits de la mer Morte par rapport aux versions massorétiques et LXX (Codex Vaticanus).
Au-delà de l’aspect académique, le séminaire a été une démonstration puissante de collaboration entre juifs et chrétiens, favorisant la compréhension mutuelle et l’appréciation de leur patrimoine culturel commun. Cette réunion sans précédent témoigne de la quête continue de compréhension et de coopération entre les deux communautés.
La Bibliothèque apostolique vaticane, gardienne de trésors datant du 5e siècle, conserve l’héritage d’un voyage dans le temps.
Bien que certains documents d’archives n’aient pas encore été rendus publics, la Bibliothèque du Vatican s’est engagée à rendre ses manuscrits hébreux disponibles au public. L’esprit de coopération et de respect mutuel qui a régné lors de ce séminaire historique laissera un impact durable sur les futures interactions interreligieuses.
En effet, la collaboration entre juifs et chrétiens dans l’étude des manuscrits hébreux à la Bibliothèque du Vatican est une expérience nouvelle et sans précédent. L’événement a révélé une volonté commune de mieux comprendre et apprécier leur patrimoine intellectuel et culturel partagé.
David Lévy